La présentation du jour, un journal équestre, une lecture douce, enthousiaste qui nous plonge dans un univers fabuleux. Je vais vous parler de Cavalier Seul.

Ce roman autobiographique écrit par Jérôme Garcin nous retrace à travers 304 pages sa passion pour les chevaux.
Ses nombreuses balades, ses merveilleuses rencontres, et un peu plus déchirant la séparation avec son cheval qui doit partir en retraite sont quelques-uns des sujets qui nous font aimer ce livre.
Extrait n°1 :
J'ai attrapé une maladie vieille comme l'humanité et contre laquelle il n'existe, à ce jour, aucun remède. Ceux qui ont été épargnés en sourient, parfois s'en gaussent. Ils ont tort. Elle paraît en effet anodine, négligeable, divertissante, elle est insidieuse, exigeante avant de devenir tyrannique. Elle ne laisse aucun répit. Elle n'admet aucun rival. Elle exige qu'on lui sacrifie beaucoup de temps, une dispendieuse énergie, toutes ses économies, son corps et, qui sait, son âme. A l'instar de certaines religions, elle promet le paradis après qu'on a bien souffert et qu'on s'est bien effacé. Elle déteste les paresseux et les lâches. Elle est effrayante et magnifique. Il arrive qu'on en meure. C'est la fièvre du cheval.
Suivant les jours notifiés, l’auteur nous délivre que quelques lignes, puis d’autres jours nous avons le droit à des lignes et des lignes, un régal.
J’ai été ébahie par ses nombreuses rencontres, et conversations avec Bartabas. Ces deux amis de longues dates partagent cette passion commune, l’amour pour les chevaux.

Pour une passionné d’équitation c’est un livre qu’on lit avec amour, compréhension, envie…
Les promenades dans les champs l’impatience de son cheval à courir au bord de l’eau, nous vivons tous ces passages avec émotions, comme si nous lecteur à ce moment précis nous ressentions la même chose que l’auteur quand il était sur sa monture.
Extrait n°2 :
C'est ce que j'aime tant dans l'équitation d'extérieur: elle est toujours imprévisible. Un même chemin ne se ressemble jamais. On doit toujours compter avec ce que le cheval prend pour des ombres inquiétantes, des bruits menaçants, des prédateurs imaginaires. Il faut être aux aguets et avoir la jambe ferme si l'on ne veut pas être désarçonnée.
Le côté journal équestre rend le livre très attrayant et facile à lire, on veut toujours en savoir plus, ce fut dur de le fermer et de le lire en plusieurs fois.
Pour clôre cet article, car sinon je pourrais vous en parler pendant des heures, je vous partage ci-dessous la présentation du livre que vous pouvez retrouver sur Gallimard.
« 27 août 2005 : Dernier galop dans la plaine arasée de l’été déjà finissant. Dernière cueillette de mûres, et l’Eaubac gourmand qui s’arrête le long des haies épineuses et incline sa tête curieuse vers ma main gorgée de juteuses douceurs. Dernière plongée dans les sous-bois où je serre si fort et embrasse son encolure de velours pour éviter les branches basses et le laisser m’emmener, comme un fils donne la main à son père. Dernier trotting sur les petites routes, et je ferme les yeux, et je ne vois qu’avec mon corps en lévitation, et j’oublie tout, bercé par le rythme cadencé des fers sur le macadam tiède. Derniers frissons. Dernière promenade amoureuse, animale, végétale, sous un ciel d’accompagnement, dans une lumière d’autrefois qui lentement décline.» (Jérôme Garcin. » Source Gallimard.)
Bonne lecture, à bientôt.








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